StrayBirds - Peinture Chinoise, Sumi-e

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Grands Peintres


Voyage auprès des Maîtres de la peinture chinoise

 

 Chang Dai-chen - 张大千 "Zhang Daqian" (1899-1983)

 

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Zhang Daqian fut l'un des plus grands peintres chinois du XXème siècle.

Après avoir acquis une grande réputation en Chine, il part pour l'occident dans les années 50.

Au milieu des années 60, il s'installe en Californie avec son épouse, Chang Hsu Wen-po. L'artiste racontait qu'il trouvait là l'inspiration parmi les cyprès et les pins qui poussent dans cette région.

 

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Ce peintre s’est d’abord fait connaître en reproduisant, comme il se doit dans un parcours traditionnel, les grandes œuvres de l’art classique chinois, avec un talent tel qu’on a pu confondre l’original et la copie. Avant d’y insuffler sa propre marque, avec des apports de la modernité.

Il a exposé à Paris, au Jeu de Paume, en ... 1933.

En 1956, il rencontre Picasso à Antibes, et les deux peintres échangent des tableaux.

 

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Le style artistique de Zhang Daqian a connu principalement trois phases d'évolution : avant l'âge de 40 ans, il a suivi la voie des anciens ; de 40 à 60 ans, il a suivi la voie de la nature ; après 60 ans, il a suivi la voie du cœur.

 

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En 2011 il détrône Picasso au rang des artistes les mieux côtés sur le marché de l'art international.

 

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Voici la traduction d'un passage extrait d'un recueil d'essais de l'écrivain Wan Zengqi, publié en 1993. Il relate une rencontre entre les deux géants de la peinture : le peintre Zhang Daqian et Pablo Picasso (1881-1973). 

 

« Picasso était arrivé avec cinq cartons à dessins remplis d'une trentaine de peintures.

- Voilà ce que m'a inspiré Qi Baishi, l'un des plus grands peintres de chez vous, lança-t-il à Zhang Daqian. Dites-moi ce que vous en pensez !

Il s'agissait effectivement de lavis à l'encre de Chine, très proches par le sujet des oeuvres de Qi Baishi : des oiseaux, des insectes, des poissons. Mais bien vite Zhang Daqian prit un air contrarié tandis qu'il continuait de les examiner. Après quelques compliments d'usage, il fit comme s'il avait oublié à qui il avait affaire et bien que Picasso fût son aîné de près de vingt ans - il avait déjà plus de 70 ans -, il lui dévoila le fond de sa pensée :

- On distingue tout de suite dans votre travail que vous maniez le pinceau avec vigueur, dit-il, mais, voyez-vous, il y a un très gros problème : vous ignorez tout de la façon correcte d'utiliser un pinceau chinois ! Et c'est pareil pour l'encre, continua-t-il en désignant les travaux de Picasso, tous vos traits sont semblables, aucune nuance !

Nullement affecté par ces critiques mais au contraire vivement intéressé, Pablo Picasso, poussant une chaise du pied s'assit face au maître chinois, comme pour l'inviter à poursuivre.

- C'est que, voyez-vous, le pinceau chinois est très différent du pinceau occidental. Il peut être aussi bien souple que ferme, s'imbiber d'une immense ou bien d'une infime quantité d'eau, en restant toujours extrêmement maniable sur le papier. C'est uniquement grâce à lui que l'artiste peut composer ses peintures en tirant parti des "cinq teintes de l'encre de Chine" : Le sec (jiao). le concentré (nong), l'épais (zhong). le clair (dan), le dilué (qing). Bien utilisées, ces cinq nuances peuvent, à elles seules, représenter toutes les matières. les couleurs, les lumières de ce monde.

Puis, Zhang Daqian conclut :

- Quand on sait cela, et en Chine cette conception est reine depuis des dizaines de générations, on mesure à quel point il est nécessaire de maîtriser avant tout le maniement du pinceau et de l'encre si l'on veut s'essayer à la peinture chinoise... ».

 

 


 

  

 Yun Shouping - "Nantian" (1633-1690)

 

 

 

 

Yun Shouping fait partie des six grands maîtres du début de la dynastie Qing. Il est aussi l'un des principaux peintres de l'école, novatrice en son temps, de Changzhou, spécialisée dans la peinture de végétaux, des oiseaux et des insectes.

Avec un style appelé "sans os" (meigu), ses subtiles nuances de couleurs et la multitude de petits traits d'encre savent évoquer à merveille le souffle de la vie.

 

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Chu Ta - "Bada Shanren" (1626-1705)

 

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Chu Ta, dernier prince Ming, porta beaucoup de surnoms tout au long de sa vie, mais le plus connu dans l'histoire de la peinture est celui-ci qu'il utilisa pour la première fois à l'âge de cinquante-neuf ans, pour signer un tableau : Bada Shanren.

 

Après l'invasion manchoue, qui décima sa famille, il se réfugia dans un temple et devint moine, peintre et calligraphe. Il vécut pauvre, longtemps inconnu, fuyant la notoriété, à la recherche d'une spiritualité où il trouvait les racines de son art. C'est ainsi qu'il devint pour la postérité le "maître du grand noir ".

Puisqu'il fut reconverti au bouddhisme à vingt-trois ans et passa la moitié de sa vie à l'école de la méditation Zen, les générations futures lui donnèrent aussi le titre de « peintre-moine ».


Bada Shanren signifie, en chinois classique, le montagnard libre de tous soucis (ce nom se base sur les huit principes de libération de l'âme selon le bouddhisme).
Telle est sa conception de la vie, issue de ses connaissances obtenues après une trentaine d'années de pratique de la pensée du bouddhisme Zen, dans une vie pleine de souffrances. Désormais sa création artistique entra dans la période la plus abondante et la plus originale de sa vie. Il fut le grand maître du lavis à l'encre, à grands traits, du XVIIème siècle, nous laissant une grande quantité de chefs-d'œuvre.

Le style très varié, mais aussi très rythmique, mis en parfaite harmonie avec la nature raffinée, fut le fruit de la combinaison naturelle entre une recherche inlassable de toute une vie et de la compréhension de l'inspiration et de la dextérité. Telle est l'originalité de Bada Shanren qui le rendit unique et irremplaçable dans l'histoire de la peinture classique chinoise.

  

 

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 Shitao, le moine "Citrouille-Amère" (1641-1720?)

 

   

 

  

Shitao ("Vague de pierre") fut un peintre de la dynastie Qing. Il fut aussi calligraphe, poète, architecte jardinier, tout en ayant endossé l'habit de moine dans sa jeunesse.

 

Son œuvre, composée notamment de paysages et de motifs végétaux, exprime avec simplicité des thèmes complexes, comme l'immensité du monde ou la beauté de la vie. Son nom de naissance était Zhū Rùojí et son nom de moine Dàojì.

Parfois boudé dans les milieux lettrés en Chine, Shitao est célèbre en Occident par son traité "Les propos sur la peinture du moine Citrouille-Amère".

 

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Xu Wei (1521-1593)

 

 

 

Xú Wèi, alias Wenqing, est un peintre chinois de la dynastie Ming connu pour ses coups de pinceau rapides et expressifs. Il s'inscrit dans la voie des peintres excentriques. Révolutionnaire à son époque, il a influencé de manière posthume de nombreux peintres comme Zhu Da, les Huit Excentriques de Yangzhou ou le peintre contemporain Qi Baishi.

 

   Moine au repos

 

Xú Wèi excellait dans la peinture de fleurs et d'oiseaux ; il avait également une grande maîtrise de la peinture de paysages et de personnages, le lavis à l'encre de Chine et la peinture à larges traits. Ses tableaux vigoureux, pleins d'exubérance, font preuve d'une adresse artistique élevée.

 

                         Lotus et oiseau 

"L'ordre existe dans le désordre"

"Le chaos ne donne pas l'impression du chaos"

 

Xú Wèi inscrivait souvent un poème ou une phrase sur ses tableaux pour exprimer ses idées politiques. Sa calligraphie, comme sa peinture, a une vigueur stupéfiante.

 

 

 

Xú Wèi n'eut pas beaucoup de succès durant sa vie et mourut dans la pauvreté.

Nombreuses sont les œuvres de Xú Wèi qui nous sont parvenues. Comme ce peintre jouit d'une grande renommée dans l'histoire de la peinture chinoise, ses œuvres sont très appréciées par les collectionneurs de nos jours.

 

                                                                                                                    

   


 

  

Qi Baishi (1864-1957)

 

 

La vie quasi centenaire de Qi Baishi (Ch'i Pai Shih), le charpentier de village devenu un artiste renommé, est en quelque sorte légendaire.

Au xxe siècle, alors que la plupart des artistes chinois luttaient pour le maintien de la peinture traditionnelle, Qi Baishi s'est engagé dans la voie tracée par Xu Wei, Bada shanren, Shitao et son prédécesseur immédiat Wu Changshi. Peintre autodidacte, né d'une famille de paysans pauvres du sud de Xiangtan dans la province de Hunan, il a su apporter un sang nouveau à la peinture chinoise traditionnelle qui avait perdu depuis un certain temps sa vitalité et sa puissance créatrice.

 

 

 

 

 

 

 

              


 

 

Wang Wei (701-761)

 

 

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Wang Wei  est un poète, peintre et musicien chinois de la période Tang.

 

Amoureux de la nature, ce dernier est surtout connu dans l'histoire de la peinture chinoise pour avoir inventé le paysage monochrome à l'encre, exécuté selon la technique du lavis. C'est en effet à partir du milieu de la période Tang que la peinture chinoise s'intéresse de plus en plus à l'aspect expressif du trait, au détriment de la couleur.

 

On a aussi attribué à Wang Wei un traité sur la peinture. Il s'intéresse notamment au problème des proportions et de l'effacement des détails avec la distance. C'est aussi dans ce traité qu'est exprimé pour la première fois le principe selon lequel « l'idée précède le pinceau », principe maintes fois repris par la suite.

 

On remarque en outre l'œil du peintre dans sa poésie, par l'intérêt porté aux couleurs et aux distances. Cette double activité est à l'origine de l'idée essentielle de la création artistique en Chine, selon laquelle la poésie s'identifie à la peinture et inversement.

Su Dongpo, sous les Song, est le premier à formuler cette idée à propos de Wang Wei :

 

Quand je savoure un poème de Wang Wei, j'y trouve une peinture,

Quand je contemple une peinture de Wang Wei, j'y trouve un poème.

 

  


 

 

Zhang Zao (VIIIème siècle)

 

 

Zhang Zao ou Chang Tsao ou Tchang Tsao, est un peintre chinois du VIIIème siècle. Ses dates de naissance et de décès ne sont pas connues.

 

 

Zhang Zao est un peintre de paysages, inspiré et excentrique, dont l'activité se situe à la seconde moitié du VIIIème siècle. Avec Wang Wei, il fait du paysage un mode d'expression lyrique, intime et excentrique à l'usage des lettrés. Secrétaire adjoint, bien connu dans les milieux lettrés de son époque, c'est un paysagiste renommé qui se jette, dit-on, dans un véritable état de transe lorsqu'il travaille. Il manie deux pinceaux à la fois, dessinant une branche pleine de vie avec l'un et un vieux tronc pourrissant avec l'autre. Quand on lui demande qui lui a transmis cette technique, il répond : « À l'extérieur, j'ai pris modèle sur la création, et au-dedans, j'ai trouvé la source de mon propre esprit". Critique d'art, Zhang Yanyuan précise qu'il sait se servir d'un pinceau en poil de lapin à la pointe dépouillée et qu'avec la paume de la main, il frotte les couleurs.

Vu de l'extérieur, c'est comme chaotique. Il joue avec l'encre, peut-on lire. Sa force défie la pluie et le vent : les branches coupées obliquement, leur aspect rugueux comme des écailles, répondent à sa pensée en toute liberté. Ses rochers sont pointus, on entend le grondement des eaux ; ses premiers plans sont oppressants. On reconnaît dans son attitude et ses procédés l'influence du bouddhisme Zen.

 

 

Une réputation reconnue

 

Une tendance au non-conformisme émerge dès le milieu du huitième siècle. Élève de Zheng Qian (actif au VIIIème siècle), Zhang Zao est considéré comme le peintre lettré le plus accompli de son époque ; un grand nombre d'écrivains Tang illustres, dont Fu Zai, mentionnent son immense réputation. On considère alors qu'il surpasse tous les maîtres anciens et contemporains dans la peinture de pins et de rochers, et il montre les mêmes talents dans ses compositions de vastes paysages – « conférant une beauté luxuriante tant aux hauteurs qu'aux basses terres, et superposant profondeur sur profondeur à l'intérieur d'un espace de trois ou quatre centimètres ».

 

 

Démonstration racontée

 

Fu Zai décrit de façon vivante son œuvre et sa manière de peindre. Il rapporte qu'un jour Zhang se rend à un banquet sans y avoir été convié. Demandant brusquement de la soie neuve à l'hôte, il déploie son art extraordinaire devant vingt-quatre invités.
Au beau milieu de la pièce, il s'assoit, les jambes étendues, respire profondément, et son inspiration commence à jaillir. L'assistance est autant médusée que si des éclairs zébraient le ciel ou qu'une tornade s'y déchaînait. Ravageant la soie, s'étirant, s'étalant dans toutes les directions, l'encre semble fuser de son pinceau ailé. Il frappe dans ses mains avec un bruit de craquement. Se divisant et s'assemblant, d'étranges formes naissent soudain de sa peinture. Enfin terminée, des pins se dressent, squameux et fendus, des escarpements abrupts et des précipices, des cours d'eau clairs et des nuages tourmentés. Il jette son pinceau, se relève, lance un regard circulaire. Il semble que le ciel se soit éclairci après un orage, pour révéler la véritable essence de dix mille choses.

 

 

Encres et paysages éclaboussés

 

Zhang Zao, fonctionnaire d'un certain rang vers la fin du VIIIe siècle, émerveille ses contemporains par l'étrangeté de sa manière de peindre. Quand il peint des pins et des rochers, il utilise des pinceaux usés ou frotte la toile de ses mains. Il obtient n'importe quel prix de ses peintures. Inquiet de ce succès insolite, le peintre des pins et des rochers le plus réputé de l'époque, Bi Hong, lui demande à qui il doit ses méthodes : « À l'extérieur, répond Zhang Zao, je me mets à l'école de la création. À l'intérieur, je capte la source de mon propre esprit ». Bi Hong met alors son pinceau de côté. Peut-on prétendre égaler un peintre qui rejoint la vie à son point de jaillissement ? Zhang Zao travaille avec une liberté totale, aussi peut-il manier deux pinceaux à la fois.

À le voir travailler ainsi, le poète Fu Zai conclut : « Ceci n'est plus de la peinture, c'est le Tao lui-même qui opère. Ce que la main réalise répond à ce que lui dicte le cœur ».

Peindre est l'acte d'un esprit unifié. Zhang Zao semble doté d'un pouvoir universel de réalisation qu'il puise à la source. La technique de Zhang Zao est inimitable. Dans l'élan du vol, son pinceau semble cracher l'encre et des formes insolites surgissent. Il semble encore que Zhang Zao pousse plus loin que Wang Wei le don de faire « naître d'étranges merveilles à la pointe de son pinceau ». Il peint en « rompant » par des touches d'encre sombres le fond pâle du lavis. La trace du coup de pinceau doit rester invisible sans que cesse de s'exercer l'activité structurante du trait.

Le pinceau et l'encre sont entre eux comme le Yin et le Yang, leur mode d'activité est opposé et complémentaire. « Zhang Zao peint des arbres et des rochers animés par le qi (le souffle, l'esprit) et le Yun (la résonance) à la fois. Grâce au maniement parfait du pinceau et de l'encre, il obtient des effets d'une extrême subtilité. Il attache peu d'importance aux cinq couleurs ». Il sait qu'en mettant à profit les variations infinies de l'encre, on peut obtenir des effets sans cesse nouveaux.

 

[extrait d'un article de Wikipédia]

 

 

 


06/01/2012
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